de Guizelin Patrimoine et Conseil

Point macro économique Juillet 2024

31/7/2024

PERSPECTIVES DE MARCHE

Après un mouvement de hausse quasi linéaire pour la plupart des classes d'actifs au premier trimestre, le deuxième trimestre a été plus mitigé. Les marchés financiers semblent en proie à certaines faiblesses, du ralentissement économique aux indicateurs techniques à des niveaux élevés, en passant par des valeurs technologiques moins bien orientées et les incertitudes électorales.

Il est peu probable que la saison des résultats qui s’annonce apporte un quelconque soulagement. Serait-ce le calme avant la tempête ?

La macro-économie montre des signes de faiblesse. Aux États Unis, les tendances récentes indiquent un essoufflement des attentes de croissance, l'indicateur de surprise économique américain passant en territoire négatif. Parallèlement, le taux de chômage américain a atteint 4.1 % franchissant la barre des 4 % pour la première fois depuis la crise du COVID. Historiquement, lorsque cela s'est produit, une hausse rapide du taux de chômage a suivi

En Europe, la baisse significative des indices PMI (manufacturier), le recul de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne et le fort repli des indicateurs de surprise suggèrent que la reprise reste fragile L'incertitude politique en France n'arrange pas les choses.

En outre, les effets des restrictions sur le transport maritime en mer Rouge et dans le canal de Panama se font sentir à l'échelle mondiale. Le commerce international subit d'importantes perturbations en raison de l'augmentation des coûts de frêt et des goulots d’étranglement des chaînes d'approvisionnement. L'impact sur la croissance du PIB mondial ne sera pas négligeable.

Malgré le ralentissement économique en toile de fond, les marchés financiers ont globalement progressé. Ce comportement en apparence contre-intuitif découle du fait qu'un affaiblissement de l'économie renforce les perspectives de baisse des taux par les banques centrales. Tant que la Fed laisse la porte ouverte à une première baisse en septembre, les marchés lui accordent le bénéfice du doute et portent un regard positif sur des données négatives.

Cependant, le risque de déception est élevé si au moins deux baisses de taux n'ont pas lieu avant la fin de l'année 2024. Le scénario de deux baisses de taux reste le scénario central, avec une normalisation de la hausse des prix, une décélération des salaires, et des prix de l'énergie qui évoluent désormais dans une fourchette basse.

La situation est bien différente pour la BCE, la croissance économique restant morose en zone euro et l’inflation poursuivant sa trajectoire vers les 2 %. En ce sens, les mauvaises nouvelles font en effet figure de bonnes nouvelles, dans une logique de poursuite de la baisse des taux.

Le risque politique agit comme un vent contraire. En cette année 2024 où près de la moitié de la population mondiale se rend aux urnes, l'incertitude électorale pèse sur les perspectives économiques et amplifie la probabilité d'un marché plus instable au second semestre Les rebondissements des prochaines élections américaines ne manqueront pas d’agiter les marchés Une victoire de Donald Trump représente un risque pour l'Europe, mais pourrait bénéficier aux actions américaines (petites capitalisations, valeurs cycliques domestiques, banques, technologie, santé, énergie) À l'inverse, les actions européennes et chinoises seraient les perdantes d’un tel scénario, en particulier pour les secteurs orientés vers l'exportation comme l'automobile et les semi-conducteurs.

Une autre question macroéconomique liée à la politique américaine concerne la manière dont l'offre de main-d'oeuvre pourrait être contrainte en cas de remise en question de la politique migratoire.

Les indicateurs techniques sont proches d’un sommet pour les actifs risqués.

Le sentiment de marché actuel reflète un net besoin de nouvelles positives pour maintenir la dynamique d’activité, tandis que toute mauvaise nouvelle pourrait entraîner des baisses plus importantes et généralisées des marchés financiers. Selon une récente enquête mondiale de JP Morgan, seuls 17 % des investisseurs sont susceptibles d'augmenter leur exposition aux actions, contre 34 % il y a trois mois l'un des chiffres les plus bas depuis deux ans.

 

LES STRATEGIES DANS CE CONTEXTE

Les classes d’actifs à privilégier sont :

 

Le monétaire

  • La rémunération des actifs monétaires, sous forme de sicav offre encore des rendements voisins de 3 %.

Adapté pour des placements de trésorerie court terme

 

Les obligations

  • Biais positif sur les obligations
    • Le fonds Euro retrouve des couleurs. Lors de nouvelles souscriptions, il est possible d’obtenir des performances de 4 à 4.5 % sur 2024 et 2025.
    • Les obligations d’entreprise « corporate » (qualité de signature) offre actuellement des rendements supérieurs à 4,5 % sur des maturités de 4 ans.
    • Les obligations à haut-rendement (high Yield) sur des maturités courtes
    • Obligation d’Etat américaine : taux de 4,2 % à date
    • Dettes pays émergents en devise locale : Les obligations des marchés émergents offrent de bonnes opportunités, en particulier dans les pays comme l’Inde, l’Indonésie et certaines parties de l’Amérique latine

 

Les actions

 

Les actions restent la classe d’actifs qui protège le mieux son épargne de l’augmentation des prix sur le long terme

  • Neutralité sur les marchés actions 
    • La santé : ce secteur défensif de haute qualité décorrélé des tendances de consommation est recommandé. En outre, l'exposition du secteur de la santé aux besoins croissants de la Chine en matière de produits pharmaceutiques est aujourd’hui sous-estimée
    • La technologie : les sociétés technologiques européennes présentent des bilans solides et génèrent d’importants flux de trésorerie, ce qui soutient leurs perspectives de croissance et justifie des niveaux de valorisation plus élevés. Les tendances à long terme en faveur de l'intelligence artificielle resteront favorables malgré des périodes de volatilité
    • Les actions américaines restent structurellement incontournables dans les allocations : les petites et moyennes capitalisations seront privilégiées.
    • Les thématiques portant sur les banques, l’énergie et la chimie sont attractives, de manière conjoncturelle
    • Les marchés émergents et chinois sont peu chers…et un regain d’intérêt attirera les capitaux… un jour !

 

 L’immobilier

Le secteur a été affecté par la remontée des taux d’intérêts :

  •   Les ménages ont une moindre capacité d’endettement (environ 30% d’entre eux)
  •   Les rendements locatifs sont concurrencés par les taux obligataires plus rémunérateurs que par le passé

Une correction des prix est en cours depuis début 2023 sur l’ensemble des marchés immobiliers

Une reprise du marché est envisagée plus vraisemblablement pour 2025.

Il est nécessaire d’être prudent avant d’investir, car la fiscalité pourrait évoluer en fonction des majorités de gouvernement.

 

Nos convictions :

  • Résidentiel : ce segment continue à offrir à long terme, une croissance stable avec une grande visibilité. La faiblesse du nombre de l’offre (constructions neuves en baisse) et l’impact de la loi Climat atténue la baisse de cette classe d’actifs.
  • Les actifs de santé bénéficient de rendements récurrents avec un bonne visibilité (baux longs), eu égard à leur rareté relative et disposent d’un potentiel de développement structurel : immobilier médecine de ville, résidence senior.
  • Les actifs de commerce : logistique et zone retail
  • Il existe dès à présent de belles opportunités pour investir dans l’immobilier. Des véhicules de constitution récente, disposant de cash, ont la possibilité de déployer les capitaux dans des conditions de marchés très attractives : Les rendements attendus vont de 6 à 8 %. Dans l’hypothèse d’une baisse des taux dans les années à venir, cela pourrait augurer également de plus-values attractives.

 

Solutions de diversification

  • Fonds de dettes privées (20 %) et private Equity (80 %) investis sur valeurs européennes et américaines
  • Fonds de dettes privées sur la thématique des infrastructures

 

Solutions de défiscalisation 

  • PER, Epargne Salariale
  • Groupements Forestier, Viticole, Foncier.
  • Girardin Industrie

 

Nous restons à votre écoute, pour vous accompagner dans la gestion de votre patrimoine, échanger sur les solutions de placements attractives, et les orientations de votre épargne.

 

Bien à vous,

Philippe de Guizelin